dimanche, novembre 27, 2005

Sarkozy et la discrimination positive

Posté ici pour la postérité

Pour commencer, Monsieur Sarkozy dit que rien ne justifie d'incendier les voitures d'autrui et que l'Etat se devait donc de punir. Comme le dit Laurent Lévy à Lmsi.net, qu'en est-il d'autres "débordements"? Le fait de polluer un canal, de détourner un paquebot ou d'incendier une usine serait-il moins "inadmissible"?
Il semblerait qu'il soit important de ménager les travailleurs, mais que la 'racaille' aille...enfin vous m'avez compris.

Pour ce qui est du fond de son article: Passons sur l'évident opportunisme de Sarkozy (oui oui, je sais, je ne suis qu'un gauchiste pleurnichard!). Ce qui semble intérésser Sarkozy surtout, en bon démocrate qu'il est, c'est le droit à la mobilité sociale.

Bien sûr, les entreprises, à commencer par les plus grandes, doivent apporter une contribution essentielle au déblocage de l'ascenseur social dans nos banlieues les plus défavorisées.
En amont, nous pourrions développer des bourses de service public destinées à financer les études des élèves les plus méritants des ZEP, dès lors qu'ils s'engagent à passer un concours de la fonction publique.
Sarkozy pense-t-il que tout ce qui intéresse les jeunes, c'est d'accéder à la fonction publique? Ce que veulent les jeunes, c'est avant tout d'être traités en Français qu'ils sont.
Ils se sont de plus en plus organisés à côté de nous et de moins en moins avec nous.

A qui s'adresse-t-il? Pas aux jeunes dont il parle, apparemment. On dirait que ces jeunes dont il parle sont un groupe à part que 'nous' nous devons d'acceuilir parmis 'nous'. Eh! Sarko, réveille toi:'eux', c'est 'nous' et 'nous', c'est 'eux'!

La discrimination positive, ça ne suffit pas. C'est tout un système qu'il faut changer. Il faut adresser le racisme qui existe, non seulement dans l'accés à l'emploi, mais aussi dans la police. Il faut arreter de construire des ghettos à l'écart des villes, séparés par des périphériques. Il faut intégrer les cultures d'origine des Français issus de l'immigration, et cesser de vouloir les occulter. Il faut non seulement encourager les medias à présenter plus de Français d'origine étrangère, mais aussi à moins présenter les immigrés et leurs déscendants sous un jour aussi paternaliste qu'ils le font (deux exemples vus récemment: "St Jacques, La Mecque" de Colline Serreau et "Adèle et Kamel" de Vincent Monnet, tous deux par ailleurs avec le même 'gentil Arabe', Aymen Saïdi).
C'est beaucoup demander, je le sais, pour un pays aussi attaché à son idéologie Républicaine. M'enfin, on peut bien rêver, non?