mardi, mai 15, 2007

Gentils, les pauvres...

Rue89

Est-ce bien, comme le décrit Bloomberg, une application au public de méthodes privées? Larry Aber s’en défend. Chercheur à la New York University planchant depuis des années sur les cercles vicieux de la pauvreté, c’est lui qui a attiré l’attention du maire sur cette idée qu’il avait découverte en Afrique du sud. Il ne voit pas les sommes versées comme des primes mais plutôt comme des compensations pour les coûts d’investissement dans des décisions qui ne payeront qu’à long terme. "Pour nous, aller chez le pédiatre, ça prend une demi-heure. Une famille pauvre risque d’aller quelque part avec deux heures d’attente. Et la demi-heure qu’on manquera sur le travail représentera un bien plus petit pourcentage de notre salaire que les deux heures sur le leur." Selon lui, les pauvres "paient plus que nous pour faire les mêmes choses". Ce n’est pas non plus selon lui un système condescendant expliquant aux plus démunis comment se comporter. "Ce n’est pas paternaliste: tout le monde veut la même chose pour ses enfants, mais certains n’en ont pas les moyens."
En gros, au lieu de réduire les inégalités on va jeter quelques cacahuètes aux pauvres. D'ailleurs, comme on le voit plus loin dans l'article (cliquer sur le lien), se seront des bienfaiteurs privés (je pensais Soros plus révolutionnaire que cela) qui financeront. Cela fait penser à l'idée merveilleuse de jeter du fric aux Africains, voire de les 'aider' à se développer, sans se soucier des éffets désastreux qu'ont sur eux notre politique néo-colonisatrice et notre consommation irresponsable sur les pays dits 'en voie de développement' (quand seront ils 'développés'?).
Bien belle chute à l'article, au fait!