mardi, septembre 05, 2006

ResPublica, ResLaïca

Huma


L’ostie a du mal à passer. Alors que Bertrand Delanoë inaugurait en grande pompe, hier, la place Jean-Paul II, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, plusieurs centaines de manifestants ont fait entendre leur désaccord. « Delanoë honore un assassin », scandaient des opposants qui, à leur tour, ont rebaptisé le lieu « place des morts du sida ».


La vraie hypocrisie se trouve cependant ici:

« On ne peut pas d’un côté faire voter des lois interdisant le voile islamique à l’école et, de l’autre, baptiser une place publique du nom du plus haut dignitaire de l’Église catholique », a souligné l’adjoint Verts aux transports, Denis Baupin.
Et comme le dit une soeur de la perpetuelle indulgence,

Le Monde

"Cet acte incompréhensible et indécent va à l'encontre de la "sacro-sainte" laïcité à laquelle nous tenons toutes et tous."

Mais ce qui interesse nos élus, encore et toujours, c'est la "guerre contre le terrorisme", et peu importe qu'on soit élu français supposément opposé à la politique va-t-en guerre de George W. En effet, même un maire Parisien de gauche peut utiliser les mots de la propagande officielle américano-occidentaliste:


"Bertrand Delanoë considère que, quels que soient les désaccords qu'il a publiquement exprimés avec la pensée de ce pape sur les questions de société, celui-ci a été un rempart contre l'intégrisme et a apporté une contribution décisive à la paix à la fin du XXe siècle"

Le Pape Jean Paul deux bâtons se serait battu pour la paix? Cela dépend-il peut-être de la conception delanoëienne de la paix...

Risal

Entre 1977 et 1979, cinq prêtres de la Théologie de la libération et membres actifs de l’Eglise des pauvres [1], qui travaillaient avec les communautés et secteurs les plus opprimés furent assassinés au Salvador. Monseigneur Oscar Arnulfo Romero, archevêque du Salvador, voyagea alors au Vatican en août de cette année, avec un dossier minutieux sur la brutale répression que l’Eglise et le peuple salvadoriens venaient de subir. Le pape Jean Paul II refusa de voir le dossier et de parler de ce thème. Monseigneur Romero retourna abattu, il avait cru, jusqu’à son entretien, qu’on avait occulté l’information au pape. En mars 1980, Monseigneur Romero était assassiné en célébrant la messe. Cette même année, quatre religieuses nord-américaines moururent également assassinées après avoir été torturées et violées par l’armée salvadorienne. Le Vatican condamna les crimes, mais n’émit aucune condamnation contre le régime qui l’avait permis. Le silence devint la norme.

Comme d'hab, les terroristes, ce sont toujours ceux de l'autre 'camp', même pour Delanoë.


Pour finir, et pour ne pas être traité de 'gauchiste' , voici ce qu'en dit le Figaro...

Le défunt pape polonais n’est pas encore canonisé, mais déjà, des villes, dont Paris, baptisent des places à son nom et des portraits fleurissent dans les chapelles.