vendredi, septembre 29, 2006

Philosophie de comptoir

Le cas de Robert Redeker est intéressant; il est présenté par les médias comme 'un professeur de philosophie' menacé de mort par des 'islamistes' pour avoir écrit un texte dans le Figaro liant Islam et violence.

Tout d'abord, c'est plus que 'un professeur de philosophie' . C'est un 'philosophe' qui a déja écrit des textes dans la presse (et déja dans le Figaro). Dans ce cas, il est médiatisé comme philosophe au même titre que Finkielkraut ou BHL. C'est un néo-réac, quoi. Le présenter comme 'un professeur de philosophie' dans ce contexte, est donc un mensonge.
Notons par ailleurs que son texte est introuvable sur le site du Figaro. Il faut le chercher sur les blogs.
Notons aussi que les médias n'ont pas l'air de s'intéresser à l'origine des menaces, à part qu'elles viendraient d''islamistes'.
Si menaces il y a, cela représente bel et bien une atteinte à la liberté de penser et de s'exprimer.
Il est cependant regrétable que les médias n'aient pas relevé le texte du 'philosophe' au moment oû il l'a publié et ne s'intéressent à son cas que lorsqu'il est menacé de mort. Son texte est en effet une incitation à la haine, et bien que je m'oppose à toute atteinte à la liberté d'opinion y compris lorsqu'elle vient de la loi, on a vu des personnes condamnées pour avoir douté de l'Holocauste, alors pourquoi lui, il serait innocent?

Voyons voir.


Les réactions suscitées par l'analyse de Benoît XVI sur l'islam et la violence s'inscrivent dans la tentative menée par cet islam d'étouffer ce que l'Occident a de plus précieux qui n'existe dans aucun pays musulman : la liberté de penser et de s'exprimer.
Il commence bien: est il spécialiste du monde musulman? Prétend-il savoir qu'aucun pays musulman au monde n'accorde la liberté de penser et de s'exprimer? Si oui, il aurait été intéressant qu'il se justifie.

L'islam essaie d'imposer à l'Europe ses règles : ouverture des piscines à certaines heures exclusivement aux femmes, interdiction de caricaturer cette religion, exigence d'un traitement diététique particulier des enfants musulmans dans les cantines, combat pour le port du voile à l'école, accusation d'islamophobie contre les esprits libres.
"ouverture des piscines..."? Quelqu'un aurait-il entendu parler d'une telle histoire? Oû ça? Dans quel contexte?
"interdiction de caricaturer..."? C'est le même débat que dans ce cas précis. La liberté d'expression doit être protégée dans tous les cas. il y a une hypocrisie dans la façon dont sont présentées les limites à cette liberté en Europe. Il est certaines choses qu'on n'a pas le droit de satyriser ou douter, et d'autres que l'on DOIT avoir le droit de ridiculiser. Un poids; deux mesures.
"traitement diététique particulier"? Moi je suis végétarien. N'ais-je pas le droit d'éspérer un choix dans ce que je mange? La France compte le plus grand nombre de musulmans d'Europe. Ne peut-elle pas garantir un choix pour ces musulmans que l'on a fait venir pour bon nombre d'entre eux ou bien leurs parents et grand-parents? Je pense que ceux et celles qui exigent un choix halal, si ils sont aussi nombreux que l'on peut le penser en lisant Robert Redeker, sont des élèves d'écoles ayant un grand nombre de musulmans.
"Combat pour le port du voile". Il renverse la situation. Le combat des jeunes filles voilées a été de garder le droit de porter le voile, car la loi séparant église et état ne stipulait pas une interdiction de signes religieux.
"Accusation d'Islamophobie"? Lorsque l'on critique l'Islam cela me parait être plus proche de l'Islamophobie que la critique d'Israel ne l'est de l'Antisémitisme. Et pourtant, dans les médias et la loi, ce dernier et très sévèrement attaqué même lorsque l'objet de la critique est Israel ou le Sionisme.

Comment expliquer l'interdiction du string à Paris-Plages, cet été ? Étrange fut l'argument avancé : risque de «troubles à l'ordre public». Cela signifiait-il que des bandes de jeunes frustrés risquaient de devenir violents à l'affichage de la beauté ? Ou bien craignait-on des manifestations islamistes, via des brigades de la vertu, aux abords de Paris-Plages ?

Pure affabulation! Et pourquoi donc les 'islamistes' seraient-ils responsables et non pas, j'sais pas moi, les bigots et bigottes cathos?

Pourtant, la non-interdiction du port du voile dans la rue est, du fait de la réprobation que ce soutien à l'oppression contre les femmes suscite, plus propre à «troubler l'ordre public» que le string. Il n'est pas déplacé de penser que cette interdiction traduit une islamisation des esprits en France, une soumission plus ou moins consciente aux diktats de l'islam. Ou, à tout le moins, qu'elle résulte de l'insidieuse pression musulmane sur les esprits. Islamisation des esprits : ceux-là même qui s'élevaient contre l'inauguration d'un Parvis Jean-Paul-II à Paris ne s'opposent pas à la construction de mosquées. L'islam tente d'obliger l'Europe à se plier à sa vision de l'homme.
Et l'affabulation continue...quelle philosophie! Le voila qui prend ses fantasmes pour des réalités. De plus son argumentation laisse franchement à désirer. Comparer un hommâge symbolique officiel (donc prétendument républicain) avec la création de lieux de culte pour une communauté importante en France (donc qui a le droit de culte ce qui suppose que ce droit est défendu et soutenu par l'Etat Français) relève d'une argumentation de lycéen.

Comme jadis avec le communisme, l'Occident se retrouve sous surveillance idéologique. L'islam se présente, à l'image du défunt communisme, comme une alternative au monde occidental. À l'instar du communisme d'autrefois, l'islam, pour conquérir les esprits, joue sur une corde sensible. Il se targue d'une légitimité qui trouble la conscience occidentale, attentive à autrui : être la voix des pauvres de la planète. Hier, la voix des pauvres prétendait venir de Moscou, aujourd'hui elle viendrait de La Mecque ! Aujourd'hui à nouveau, des intellectuels incarnent cet oeil du Coran, comme ils incarnaient l'oeil de Moscou hier. Ils excommunient pour islamophobie, comme hier pour anticommunisme.
Non content de continuer à fantasmer (une meilleure comparaison serait avec les croisades d'hier...et d'aujourd'hui), il faut maintenant qu'il fasse l'amalgame entre islam et fondamentalisme 'islamique'. Tout comme hier, on confondait (enfin, était-on vrailent si ignare?)communisme et sovietisme. Tout comme l'on confond aujourd'hui en occident démocratie et oligarchie.

Dans l'ouverture à autrui, propre à l'Occident, se manifeste une sécularisation du christianisme, dont le fond se résume ainsi : l'autre doit toujours passer avant moi. L'Occidental, héritier du christianisme, est l'être qui met son âme à découvert. Il prend le risque de passer pour faible. À l'identique de feu le communisme, l'islam tient la générosité, l'ouverture d'esprit, la tolérance, la douceur, la liberté de la femme et des moeurs, les valeurs démocratiques, pour des marques de décadence.
Ah le mythe de l'occident civilisé. On ne s'en défait pas comme ça...le mythe de l'autre, différent donc pire que nous.


Ce sont des faiblesses qu'il veut exploiter au moyen «d'idiots utiles», les bonnes consciences imbues de bons sentiments, afin d'imposer l'ordre coranique au monde occidental lui-même.
Et ça continue encore et encore...de plus en plus paranoïaque! Est-ce là la marque de l'esprit de la raison?

Le Coran est un livre d'inouïe violence. Maxime Rodinson énonce, dans l'Encyclopédia Universalis, quelques vérités aussi importantes que taboues en France. D'une part, «Muhammad révéla à Médine des qualités insoupçonnées de dirigeant politique et de chef militaire (...) Il recourut à la guerre privée, institution courante en Arabie (...) Muhammad envoya bientôt des petits groupes de ses partisans attaquer les caravanes mekkoises, punissant ainsi ses incrédules compatriotes et du même coup acquérant un riche butin».

D'autre part, «Muhammad profita de ce succès pour éliminer de Médine, en la faisant massacrer, la dernière tribu juive qui y restait, les Qurayza, qu'il accusait d'un comportement suspect». Enfin, «après la mort de Khadidja, il épousa une veuve, bonne ménagère, Sawda, et aussi la petite Aisha, qui avait à peine une dizaine d'années. Ses penchants érotiques, longtemps contenus, devaient lui faire contracter concurremment une dizaine de mariages».
Vaut-il vraiment la peine de parler des violences commises par des chrétiens au nom du christainisme? Je connais peu la Bible et encore moins le Coran ou autres livres sacrés. Je prend le risque de parier que Robert Redeker les connait assez peu lui aussi.

De fait, l'Église catholique n'est pas exempte de reproches. Son histoire est jonchée de pages noires, sur lesquelles elle a fait repentance. L'Inquisition, la chasse aux sorcières, l'exécution des philosophes Bruno et Vanini, ces mal-pensants épicuriens, celle, en plein XVIIIe siècle, du chevalier de La Barre pour impiété, ne plaident pas en sa faveur. Mais ce qui différencie le christianisme de l'islam apparaît : il est toujours possible de retourner les valeurs évangéliques, la douce personne de Jésus contre les dérives de l'Église.

Aucune des fautes de l'Église ne plonge ses racines dans l'Évangile. Jésus est non-violent. Le retour à Jésus est un recours contre les excès de l'institution ecclésiale. Le recours à Mahomet, au contraire, renforce la haine et la violence. Jésus est un maître d'amour, Mahomet un maître de haine.


Et qu'en est-il alors des musulmans pratiquants qui dénoncent la haine et la violence? Qu'en est-il des sectes musulmanes pacifiques? Qu'en est-il des grands penseurs musulmans? Robert Redeker sait-il que l'interprétion des rêves, par exemple, que l'on croyait très européenne, se retrouve aussi dans la tradition musulmane? Redeker pense-t-il qu'il n'esiste pas d'Islam pacifique?

La lapidation de Satan, chaque année à La Mecque, n'est pas qu'un phénomène superstitieux. Elle ne met pas seulement en scène une foule hystérisée flirtant avec la barbarie. Sa portée est anthropologique. Voilà en effet un rite, auquel chaque musulman est invité à se soumettre, inscrivant la violence comme un devoir sacré au coeur du croyant.

Cette lapidation, s'accompagnant annuellement de la mort par piétinement de quelques fidèles, parfois de plusieurs centaines, est un rituel qui couve la violence archaïque.

Au lieu d'éliminer cette violence archaïque, à l'imitation du judaïsme et du christianisme, en la neutralisant (le judaïsme commence par le refus du sacrifice humain, c'est-à-dire l'entrée dans la civilisation, le christianisme transforme le sacrifice en eucharistie), l'islam lui confectionne un nid, où elle croîtra au chaud. Quand le judaïsme et le christianisme sont des religions dont les rites conjurent la violence, la délégitiment, l'islam est une religion qui, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine.

Même remarques que ci-dessus. Ne sait-il pas qu'un texte sacré, ça s'interprète, et les musulmans, comme les chrétiens et comme les juifs interprètent leurs textes sacrés de façons très variées.

Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran. Comme aux temps de la guerre froide, violence et intimidation sont les voies utilisées par une idéologie à vocation hégémonique, l'islam, pour poser sa chape de plomb sur le monde. Benoît XVI en souffre la cruelle expérience. Comme en ces temps-là, il faut appeler l'Occident «le monde libre» par rapport au monde musulman, et comme en ces temps-là les adversaires de ce «monde libre», fonctionnaires zélés de l'oeil du Coran, pullulent en son sein.
Raccourci et encore affabulation. On peut y répondre qu'aujourd'hui, au nom de la chrétienneté ou des 'Lumières', ou encore du sionisme, on massacre sans honte et en toute impunité.