samedi, octobre 08, 2005

Antisémitisme

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Philosophe ou majicien des mots? Tout d'abord on utilise le terme 'sémite' à tort pour définir exclusivement les juifs (antisémite), alors que le terme évoque un groupe de langues orientales dont l'Hébreu et l'Arabe. Ensuite on confond sionisme et pro-Israel (Anti-Israel équivaudrait à antisionisme), alors qu'il y a de nombreux sionistes opposés à un état juif. Maintenant, Alain Finkielkraut redéfinit à lui tout seul le terme 'antisémite'.

En revanche, l’antisémitisme qui se développe est un antisémitisme qui s’exprime au nom de la religion humaine. Non pas au nom de la nation contre la croyance dans la similitude des hommes et dans leurs droits égaux, mais au nom de la religion de l’humanité. On reproche aux Juifs de trahir ces droits. C’est un antisémitisme qu’on ne peut pas culpabiliser par référence au passé puisqu’il n’a rien à voir avec ce passé. Ce n’est pas un antisémitisme de type racial, qui suscite généralement une mobilisation générale. C’est un antisémitisme antiraciste”, expliqua Alain Finkielkraut.
Alors être humaniste serait à présent antisémite? Peut-on alors dire que c'est anti-chrétien ou anti-musulman?
“Il ne s’agit pas d’une haine raciale contre laquelle ils pourraient protester en traînant leurs détracteurs devant les tribunaux. Comment fait-on pour combattre la haine antiraciste? C’est très difficile”, note-t-il.
Il est apparemment primordial de trainer qui que ce soit devant les tribunaux qui ose dire quelquechose qui pourrait éventuellement paraitre antisémite à certains, même si on n'a pas d'arguments.

D’après Alain Finkielkraut, pour caractériser proprement le nouvel antisémitisme, il faudrait l’appeler “islamo-progressiste.”
Là on est carrément dans le domaine de la fantaisie. Après avoir défini le 'nouvel antisémitisme' comme étant humaniste, le voila qui le définit comme étant islamo-progressiste. Qui sont ces progessistes qui font copain-copain avec des islamistes-et pour le compte d'une 'religion humaine' qui plus est?!

C’est cela qu’il faut bien se mettre en tête. Les mêmes qui attaquent aujourd’hui avec véhémence tout ce qui porte le nom d’Israël seront les premiers à se mobiliser contre l’antisémitisme de facture classique. Ils sont antifascistes.

Mais malheuresement, Israel n'est pas un état comme les autres. On peut débattre des fondements impérialistes et racistes d'un état tel que les Etats Unis d'Amérique ou l'Australie (parmis d'autres) sans trop se faire de souci. Mais oser débattre du caractère démocratique d'un état juif et donc par définition exclusif, c'est ce rendre coupable d'antisémitisme.

Les Juifs se sont alors retrouvés dans une situation très étrange, soumis à une espèce de chantage avec un pistolet symbolique sur la tempe. On leur dit: “Vous allez être gentils. Vous ne voulez pas de Dieudonné. Donc, acceptez une fois pour toutes que l’on parle de la mémoire juive à égalité avec la mémoire des autres peuples”. On demande ainsi aux Juifs de “partager” la Shoah.
Et le voila qui confond 'Shoah' et 'esclavage'! Personne ne demande aux juifs de partager la Shoah. Comment serait-ce possible, puisque 'Shoah' est un terme qui désigne l'holocauste juif du XXème siècle. Non, c'est le devoir de mémoire par rapport aux tragédies humaines de notre histoire commune qui leur est demandé.

Voila comment on fait dire aux mots ce qui nous arrange. Si seulement j'avais su ça au moment du bac de philo!