jeudi, août 24, 2006

Sortie de crise?


Greenpeace (agrandir la taille du texte pour mieux lire)

Marseille, France — 24/08/2006 - Marseille 9h30, dénouement de la crise. Suite a l'action de blocage et d'encerclement du Rainbow Warrior, menée par les thoniers senneurs depuis ce matin 6h30, les autorités maritimes de Marseille ont décidé de jouer leur rôle de médiation entre les deux parties.

Une proposition de sortie de crise a reçu l'aval des pêcheurs et des équipes de Greenpeace : la préfecture maritime va ainsi dépêcher l'Abeille Flandre un de ses remorqueurs sur la zone d'ancrage du Rainbow Warrior. Ce navire va accompagner le déplacement du bateau de Greenpeace vers une zone sécurisée permettant au Rainbow Warrior de finaliser son escale technique et de procéder aux relèves d'équipage.


Cette solution est conforme aux souhaits d'apaisement exprimés dès hier soir par Greenpeace, l'objectif de l'opération marseillaise n'ayant jamais été de provoquer un conflit focalisé avec une minorité de pêcheurs mais de porter sur la place publique le débat sur la gestion de le biodiversité marine et des ressources halieutiques en particulier.

Le navire tracera sa route dès cet après midi vers Carthagène en Espagne, sa prochaine destination où l'association travaillera sur la problématique du bétonnage côtier.


24/08/2006 - 6h30 - Une quinzaine de thoniers senneurs ont abordé le Rainbow Warrior ce matin à 6h30. Des pêcheurs sont montés à bord du navire de Greenpeace, ils tentent de couper son ancre afin de le tirer au large. Une nouvelle fois les thoniers senneurs usent de la violence pour confisquer le débat public sur l'extinction du thon rouge en Méditerranée.


Les thoniers qui participent à cet abordage sont : le Jean-Marie Christian 4, le Jean-Marie Christian 5, le Jean-Marie Christian 6, le Chrisderic 2, le Provence Côte d'Azur 3, le Gérard Luc 3, le Saint-Antoine Marie 2 et le Cisberlande 5.

Un patrouilleur de la Marine Nationale, une vedette de la Gendarmerie Maritime et un pneumatique de la police sont également sur zone ; ils observent et constatent les faits.


Qui croire...?

Selon Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France, "quelques pêcheurs sont même montés bord" mais "il n'y a pas eu de violence physique".(...)
"Personne n'est monté sur le Rainbow Warrior", a assuré à l'AFP Mourad Kahoul, précisant que des consignes étaient données aux équipages des thoniers.
Mourad Kahoul:

"Greenpeace est en train de désinformer l'opinion publique sur la ressource du thon. Ces gens-là sont des intégristes de l'écologie. Nous ne les laisserons pas intoxiquer la population marseillaise", a-t-il affirmé.

Et c'est en encerclant et abordant le Rainbow Warrior que les pêcheurs comptent faire avancer le débat? Ne serait-ce pas là de la censure plutôt que de l'information?

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) et Greenpeace ont lancé un cri d'alarme sur l'effondrement des stocks de thon rouge en Méditerranée. Ces stocks sont menacés d'extinction par une surpêche illégale notamment des pêcheurs français, turcs et libyens, soutient le WWF dans un rapport publié en juillet. Les pêcheurs de thon français affirment être contrôlés et ne pas pouvoir excéder leurs quotas. Ils dénoncent des "pêches illégales de la part de pays asiatiques qui affrètent par l'intermédiaire de sociétés écran aux Canaries", selon Serge Perez, président de l'association des producteurs de thon de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales).

Alors, d'après les pêcheurs, Greenpeace et la WWF seraient soit des menteurs soit mal informés...personnellement, je sais qui je choisis de croire dans cette affaire.
Ceci dit, si les pêcheurs sont prêts à user de manières à ce point malhonnêtes afin 'd'informer le public', c'est qu'ils doivent sentir leur gagne-pain menacé. L'Etat doit prendre position pour que la biodiversité soit protégée sans que ceux qu'on a laissé sur-pêcher afin de gagner leur vie ne se retrouvent sur la paille (pour ainsi dire...).