De retour de voyages, en passant par Singapour, la Nouvelle-Zélande et Paris...à vrai dire, cette peur du multi-culturalisme en France n'est peut-être réellement évidente qu'en province...ceci n'est que spéculation, bien sûr. Cependant, il suffit de passer quelques jours à Paris pour comprendre que c'est une capitale comme tant d'autres, avec ses communautés ethniques, ses synagogues, ses mosquées, ses librairies juives, ses cafés égyptiens, ses restaurants japonais authentiques (et non pas seulement des sushis à l'européenne!).
Bien-sûr la psychose du soi-disant 'communautarisme' se retrouve dans la politique française, dont le pouvoir siège pourtant dans cette capitale multi-ethnique.
Cependant, qu'est-ce que ce 'communautarisme'? Une communauté est-elle spécifiquement ethnique ou religieuse? Ne peut-on pas parler de communauté 'gaie', 'politique', 'professionnelle'? Doit-on rejetter les revendications de la communauté gaie? Qu'en est-il des féministes? La parité hommes-femmes est-elle un signe de 'communautarisme'? Ne sommes nous pas tous égaux?
Et, lorsque une catégorie professionnelle serre les rangs, comme on peut le voir chez les magistrats ces derniers temps, pour défendre les siens, n'est-ce pas aussi une forme de 'communautarisme'? Personnelement, je trouve cette forme bien plus dangereuse qu'une communauté ethnique ou religieuse. Je m'explique. On peut très bien faire des demandes d'ordre ethnique ou religieuse sans nuire aux droits d'autrui. Lorsque un juge incompétant est défendu par les 'siens' par souci 'communautaire', cela nuit bien évidemment à la justice et aux droits de tout un chacun. Cela va de même lorsque les policiers défilent pour défendre les 'leurs', alors qu'il y a eu bavure. C'est ce que j'appelle une loyauté déplacée. Si un juif défendait un autre juif tout simplement par-ce qu'il était juif, ou un musulman faisait de même pour un autre musulman, j'aurais les mêmes soucis. Cependant, vouloir défendre les droits culturels de groupes minoritaires dans une société à majorité blanche et catholique ne constitue pas à mon sens une loyauté déplacée. Il s'agit de mettre en place une réelle égalité qui n'existe pour l'instant bien évidemment pas.
A Singapour, il y a trois communautés importantes: Chinois, Malays et Indiens. Les trois langues sont officielles, plus l'Anglais. Les trois communautés sont représentées au gouvernment. Il est vrai que les Chinois ont dans les faits plus de pouvoir politico-économique, mais il y a un effort réel et important pour représenter toutes les communautés. Par exemple il y a des lois qui mettent en place des quotas résidentiels, afin qu'il n'y ai pas de quartiers à majorité malay, indienne ou chinoise. L'opposition veut se débarasser de ces quotas, et sans doute beaucoup de personnes trouvent ces quotas injustes, mais, nous savons bien ici en Europe quels sont les ravages que produisent les ghettos à majorité maghrébine, antillaise, turque, asiatique...
mardi, janvier 31, 2006
Le communautarisme
Publié par Jez à 10:48 AM
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