mardi, août 14, 2007

Islam, laïcité et démocratie


Qu'est-ce qui est prioritaire pour l'Europe: la laïcité ou la démocratie? Quand cesera-t-on de décider quel genre de gouvernement les autres doivent élire? Notre intérêt est-il plutôt dans la défense de la laïcité par une armée qui se mèle des résultats d'élections démocratiques, ou bien dans l'éxpression démocratique d'un peuple? Est-ce plus important pour nous de voir au pouvoir un parti 'modéré' corrompu et lâche n'ayant pas de plébiscite du peuple ou bien un parti dit 'islamique', démocratiquement élu? Avons nous oublié l'appel occidental aux élections démocratiques en Algérie comme en Palestine, avant de rejeter aussitôt les résultats de ces élections? Des trous de mémoire ou bien des défaillances morales?


L'observateur


Ankara montre en effet qu’il existe un espace pour un islam modéré et moderne et pas seulement archaïque et violent. Une démonstration salutaire après douze ans d’une guerre civile qui a fait 200 000 morts en Algérie et plus récemment avec le durcissement du conflit entre le Hamas et le Fatah en Palestine.

Ce fut le cas en avril dernier quand le premier ministre a tenté d’imposer le très islamiste Abdullah Gul comme candidat à la présidence, ce qui déclencha un bras de fer avec les milieux laïcs et l’armée. Des millions de Turcs étaient alors descendus dans les rues pour défendre la laïcité, montrant une vraie rupture au sein de la société.
A court terme, c’est le choix du candidat à la présidence – qui sera élu par le Parlement avant fin août – qui sera un test de la volonté de Erdogan de poursuivre dans la voie de la modernisation et de compter avec une laïcité dont l’armée a jusqu’ici été le rempart, mais dont une majorité de Turcs semble ne plus désirer l’intervention sur la scène politique.
Dans ce cas, ou si les conditions d’une adhésion à l’Europe restent dans le flou, Erdogan risque de ne pouvoir poursuivre la modernisation du pays en dépit de ses propos rassurants sur « la démocratie », « le pluralisme » et sa volonté de sauvegarder « notre République qui est un Etat de droit démocratique, laïc et social ».